L’Etat a le monopole de la violence légitime. Autrement dit le droit de faire l’usage de la force pour maintenir l’ordre public.
Cette définition tirée de « le savant et le politique », l’ouvrage de Max Weber, prend sa source notamment chez Hobbes qui fait naître l’Etat du transfert d’une part de volonté et de souveraineté des hommes à une instance supérieure et régulatrice en échange de la sécurité. Assurer cette dernière suppose l’usage possible de la violence contre ceux qui la mettraient en danger.
Ainsi, en théorie, seul l’Etat est habilité à utiliser la violence sans qu’on puisse lui en dénier la légitimité. Cela fait partie de ses prérogatives légales, c’est sa fonction régalienne principale.
Mais jamais ce monopole ne doit dégénérer en violation des droits des individus. Or c’est ce qui s’est passé à Aulnay-sous-Bois où un jeune homme a, semble-t-il, été violé par des policiers.
En l’occurrence, l’usage qui a été faite de la force publique s’apparente ici à un abus de pouvoir et perd ainsi tout caractère légitime.
De tels abus sont dramatiques.
Il est de notre rôle de soutenir le travail de la police et des gendarmes qui, ces derniers temps, s’engagent souvent au-delà de ce qui incombe à leur devoir pour notre sécurité. Mais il est tout aussi indispensable, en tant que citoyens, de poser des limites à l’usage de la force quand elle dégénère en exactions, c’est aussi à cela que sert l’opinion publique.
La justice a d’ailleurs suivi ce même raisonnement en mettant en examen les 4 policiers et en en poursuivant un pour viol. Notre démocratie et notre Etat de droit montrent ainsi que nos institutions savent faire la distinction entre violence légitime et abus de pouvoir. Et cela nous protège tous.