« Les libertés publiques qui constituent notre socle républicain ne sont pas à vendre à la découpe. »

Charlie à nouveau menacé

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Imagineriez-vous qu’après les massacres de Charlie en 2015, on pourrait encore en appeler au meurtre de journalistes et de caricaturistes pour des raisons politico-religieuses sur notre territoire ? 
 
Pourtant nous y sommes. Moins de 3 ans après les assassinats politiques du 7 janvier 2015 qui ont vu disparaître Cabu, Charb, Wolinski, Honoré… tués pour des dessins, le cycle de l’intimidation et du chantage à la mort recommence. Pour une « Une » plutôt potache qui épingle Tarik Ramadan, le journal est à nouveau menacé.
 
Et une fois de plus c’est au nom du respect de l’Islam que l’injustifiable est réclamé par les partisans de Tarik Ramadan. Et cela semble passer. Pire même, sur les réseaux sociaux, menacer de mort les gens de Charlie est un titre de gloire. Et on ne se préoccupe pas assez de cette contre-société qui revendique ne pas être charlie et ne le fait pas au hasard. Ne pas être Charlie, c’est trouver normal que l’on tue des gens parce qu’ils ont « traité l’Islam », c’est trouver normal que la femme soit sous la domination de l’homme et mettre l’honneur de la famille et du clan dans la culotte des filles, c’est penser que les dogmes religieux s’imposent à la liberté des hommes de s’accorder sur les lois qu’ils se donnent. C’est déshumaniser ceux qui ne partagent pas la même confession ou les mêmes valeurs et cela donne des résultats : en Orient les communautés chrétiennes et juives ont été chassées, massacrées et le bilan est lourd : les chrétiens représentaient 15 à 20% de la population dans les années 50, ils ne sont plus que 3% aujourd’hui et c’est pire quand on se penche sur le sort de la communauté juive.
 
Ce que montre cette volonté des islamistes de rejouer l’acte fondateur de l’exhibition de leur puissance qu’a été Charlie, c’est que depuis 2015, rien d’efficace n’a été fait pour délégitimer leur discours, c’est qu’ils jugent toujours l’Etat et le pouvoir faible et qu’ils ne mettent nul frein à leurs provocations. Et entre nous pourquoi le ferait-il ? Notre gouvernement et notre Président ignorent ces questions et ces problématiques et envoient des signes de faiblesse aux idéologues de l’Islam.Le déni sur la dimension totalitaire de l’idéologie islamiste est toujours aussi fort, le refus de voir le prosélytisme des frères musulmans tient toujours de l’aveuglement, l’absence de lutte contre les mosquées radicalisées qui alimentent le conditionnement idéologique des islamistes est toujours d’actualité et le CCIF, l’UOIF, Lallab est toutes les autres officines des frères musulmans sont toujours des interlocuteurs reconnus par les pouvoirs publics et n’ont aucun mal à intervenir au sein de l’école quand les mouvements laïques sont mis de côtés. Enfin la reconduction de Bianco à la tête de l’Observatoire de la laïcité, le naïveté sur la question du retour des jihadistes et le refus de discuter du fait qu’aujourd’hui des personnes qui ont pris les armes contre nous ne devraient pas bénéficier de la solidarité nationale et de nos droits politiques, montre qu’il n’y a guère de prise de conscience de leur responsabilité par ceux qui ont pourtant tout fait pour avoir un pouvoir dont ils ne semblent pas savoir que faire.
 
Bref dans le contexte que nous connaissons, Apres les massacres qui ont eu lieu sur notre territoire, que la partie des islamistes qui soutient Tarik Ramadan se sente assez à l’aise pour rejouer la suite de Charlie en dit long sur leur sentiment de puissance.
 
Aujourd’hui, l’alliance des républicains permet quelques succès (la récente interdiction du colloque d’intervenants islamistes à Lyon 2 en est un) et montre qu’organisés, nous pouvons vaincre la lâcheté institutionnelle en validant que nous ignorer peut coûter plus cher que de sombrer dans le clientélisme. A défaut de pouvoir compter sur la conscience de ceux qui nous dirigent, investissons sur le sens de leur intérêt. le jour où il deviendra couteux en terme d’image et de résultat électoral de trahir sa fonction et de se faire complice de ceux qui veulent détruire nos libertés, notre égalité et notre fraternité, alors le courage reviendra en politique. Par la petite porte certes, mais du moment qu’il finit par investir la place…