On parle souvent des écarts qu’il y a entre les principes et la réalité. C’est une des bases de la sociologie. C’est également utile si l’on veut faire progresser notre société. Pour la plupart conscients que la perfection n’est pas de ce monde, nous pouvons réduire les écarts mais ils ne disparaitront jamais.
Mais ce n’est pas ce qui se joue à présent sous nos yeux. L’écart normal entre principe et réalité n’est invoqué que pour déconsidérer l’ensemble des principes démocratiques, pour faire de toutes références, des mensonges ou des mystifications destinés à manipuler la population. Cela permet à ceux qui veulent tout détruire d’expliquer que la démocratie est un leurre, la République, une imposture, l’égalité en droit, un faux-semblant et la France, une dictature raciste.
Certains font carrière avec ce vade-mecum en guise de pensée, d’autres s’en servent pour ensemencer en ressentiment les esprits fragiles, fournissent leur dose de haine aux violents, leur logique de complots aux paranoïaques.
Les entrepreneurs identitaires, comme le Parti des Indigènes de la république et les islamistes toutes obédiences confondues communient dans cette vision du monde où les valeurs universalistes sont rejetées parce que notre monde si humain est imparfait.
Et pour avoir l’air moins dupes que les autres, nombre de journalistes ou de politiques peuvent tomber dans ce travers.
Ceux-là oublient toujours qu’un principe est une direction et une inspiration. Il n’est jamais complètement réalisé, mais il crée du sens et du réel. Il influe sur le comportement des personnes, façonne les mentalités, donne de l’esprit à la loi.
C’est probablement parce que ce gendarme a une haute idée de la République, de la France et de son devoir qu’il a pris la place de cet otage. C’est parce qu’il portait un idéal, qu’il a fait ce geste héroïque.
Bravo et merci à lui qui incarne ce jour notre République mieux que personne !