« Les libertés publiques qui constituent notre socle républicain ne sont pas à vendre à la découpe. »

Jean-Michel Blanquer, n’abandonnez pas Mathieu Faucher ! 

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Comment l’Education nationale poursuit un instituteur agnostique parce qu’il a fait étudier la christianisation, prévue au programme de CM2, à partir, entre autres supports, d’extraits de la bible :

Fermer les yeux devant les revendications les plus délirantes des islamistes et leurs actions au point de laisser Mila, une jeune fille de 16 ans, menacée de mort pour cause de blasphème, être chassée de son lycée par ses harceleurs qui eux triomphent.
Fermer les yeux sur les injonctions de l’islam politique qui refuse l’enseignement de la shoah,
Fermer les yeux sur le fait que l’on doive arrêter d’enseigner le texte de Nietzsche sur « la mort de dieu » dans certains lycées parce que c’est blasphémer,
Fermer les yeux sur le fait que dans certains quartiers, on ne peut plus accueillir les enfants juifs à l’école de la République à cause de l’explosion de l’antisémitisme arabo-musulman,
Fermer les yeux sur les femmes en voile intégral autorisées à accompagner les sorties scolaires alors que ce signe dit clairement le refus d’accorder l’égalité aux femmes et l’impureté de son corps,
Voilà ce que l’on constate en règle générale de la part de l’éducation nationale. Les choses sont censées être en progrès mais force est de constater que sur le front de l’islamisme, on n’a guère l’impression que les progrès soient notables.

Du coup, pour compenser leur lâcheté face à l’islam, certains se rattrapent en « giflant leur grand-mère ». Autrement dit en s’achetant des brevets de vertu en s’attaquant à ce qui est sans risque. Trop lâche pour s’attaquer à la vrai force politique organisée qui essaie de perturber le fonctionnement de l’éducation nationale, l’islamisme (et la mouvance décoloniale), ils essaient de s’acheter des brevets de laïcité en s’attaquant au christianisme. Malheureusement le zèle imbécile employé à mauvais escient amène à faire des erreurs et c’est ainsi qu’en croyant se faire l’Eglise et le prosélytisme chrétien, un inspecteur de l’Education nationale est en train de commettre une belle injustice sur le dos d’un enseignant agnostique. Et dans le souci fort peu respectable du « pas de vague », la hiérarchie parait le couvrir.

C’est ce qui est arrivé à Mathieu Faucher, le genre d’enseignant sur qui on rêverait pourtant de tomber en tant que parent d’élève.

L’homme est investi, brillant et constatant que dans sa campagne nombre d’élèves ne connaissent pas les bases de la civilisation judéo-chrétienne alors qu’ils y sont confrontés dans l’étude de l’histoire, de la littérature, de la peinture, qu’ils ignorent ce qu’est un baptème (ce qui complique un chouïa l’explication de ce que représenta comme changement le fait que Clovis choisisse d’être baptisé par exemple), il décide de leur donner les clés pour comprendre leur environnement culturel… L’homme le fait en tant qu’enseignant. Il est agnostique, ses enfants ne sont pas baptisés et comme une part du programme d’histoire porte sur la christianisation, il décide de les faire aller au texte, comme on étudie en histoire les fragments de l’époque pour montrer comment pensent les gens à l’époque, quelles sont leurs représentations. De l’avis de ceux qui ont consulté le dossier, il n’y a pas de prosélytisme et le travail est plutôt de grande qualité. Et pourtant Mathieu Faucher a été durement sanctionné, attaqué et humilié par sa hiérarchie. Pour laquelle il paraît moins couteux d’aller au bout de l’injustice et d’éliminer la victime, que de se remettre en cause.

Une histoire écoeurante mais banale qui en dit beaucoup sur l’aveuglement général. Nous ne sommes pas attaqués par La religion, terme organique, mais par le biais d’une religion en particulier, l’islam. Et ceux qui nous attaquent ne veulent pas convertir les coeurs, ce ne sont pas des missionnaires mais des combattants. Pour eux, ceux que l’on appelle les islamistes, la référence religieuse est leur source de légitimation, comme pour les nazis ce fut la référence raciale et pour les communistes, la référence sociale. C’est en son nom que l’on justifie tout et surtout n’importe quoi, jusqu’au pire. Mais l’objectif reste politique, pas religieux : conquérir le pouvoir. Les autres religions ne sont pas dans cette perspective-là en France et cela fait une immense différence.

Le souci entre la lâcheté et les atermoiements constatés dès qu’il s’agit d’islamisme et l’inflexibilité mise en scène lorsqu’il s’agit du christianisme est inversement proportionnel à la réalité du risque. S’en prendre à l’islamisme peut vous coûter votre vie, votre réputation, votre fonction, votre entourage. Taper comme un sourd sur le christianisme ne coûte rien, vous permettra de passer pour laïque à peu de frais, voire permettra aux plus cyniques de servir en sous-main l’islam politique grâce à l’étiquette laïque obtenue en agressant le catholicisme. D’un coup, deux pierres.

C’est une posture inique, c’est vrai, mais cette lâcheté s’explique. D’abord parce que les revendications qui pèsent sur l’école sont essentielles pour les islamistes. Aussi lorsque les tensions apparaissent, ceux-ci les ont souvent cultivées, si l’autorité s’exerce alors ils mobilisent le ban et l’arrière ban de la victimisation. Les personnels sont alors accusés de racisme, il y a des manifestations, des tensions à l’école, les instituteurs sont interpellés par les parents qui ont un discours politique clé en main de victimisation, la mairie s’en mêle souvent en mode clientélisme et soutient parfois voire fréquemment les accusations en racisme lancés par des groupes qui savent très bien ce qu’ils font. La crise est ouverte et il faut rendre des comptes. Alors autant fermer les yeux.

Quand il s’agit de se faire un instituteur qui n’a pas failli en zone rurale, la prise de risque est moindre et on pense que le rouleau compresseur administratif n’aura pas de mal à écraser le petit fonctionnaire. Oui mais voilà, le maire de la ville, les parents d’élèves n’ont pas plié devant l’injustice. Ils font corps, ils sont là.

Je lance ici un appel à Jean-Michel Blanquer. Mathieu Faucher n’a pas démérité, au contraire. il est ici victime d’un excès de zèle imbécile et déplacé. L’éducation nationale s’honorerait à sanctionner le fonctionnaire qui poursuit de sa vindicte un instituteur dont le travail et l’engagement mériterait au contraire d’être salué.