Nous vivons actuellement une offensive islamiste extrêmement violente et destructive pour notre société. Les jihadistes tuent et créent un choc, puis les islamistes entrent en jeu en expliquant que nos sociétés étant racistes, nous ne devons pas pleurer nos morts, mais nous soucier du risque que ces attentats font courir aux musulmans. Qu’une telle distorsion de la réalité rende les gens fous et soit justement ce qui est en train de mener à un rejet profond de l’islam dans notre pays, la plupart des médias et des politiques refusent de le voir. Ainsi pendant que des islamistes tuent, d’autres font en sorte que la séquence de violence et de sang se termine en humiliation même du deuil national. Ce n’est pas un hasard. Au-delà de la quête de l’agression ou de l’incident violent en multipliant les provocations et en les faisant réaliser par des femmes, il y a l’imposition d’un sacrilège : le refus de respecter le deuil et d’honorer des victimes et l’imposition d’une indécence, l’oubli des morts au nom d’un discours surréaliste sur la persécution des musulmans.
Que malgré cela, notre société se tienne au point que le CCIF ne puisse monter en épingle que l’histoire ridicule d’une dame dont la provocation manifeste fait réagir verbalement (sans qu’il ne s’adresse directement à elle) un élu du RN, en dit long sur l’absence d’agressions violentes réelles sur ces problématiques-là. Tant mieux, nous ne pouvons que nous féliciter de réussir à rester civilisés face à l’ensauvagement que porte en elle la violence de l’islam politique. En revanche, être civilisé ne veut pas dire se taire et tout accepter, encore moins refuser le combat ou diffuser les éléments de langage de ceux qui haïssent ceux que nous sommes.
C’est pourtant ce à quoi nous assistons. La plupart des médias ont repris le discours de la « maman voilée » éplorée, font des articles sur la souffrance des femmes voilées dans notre pays qui est vraiment trop méchant, font semblant de ne pas voir que la dame a des liens avec les frères musulmans et est dans une démarche militante, ni qu’ils se font infuser les éléments de langage des islamistes. Suite à cela quatre-vingt-dix gugusses en quête d’une image de protecteur de la veuve et de l’orphelin (cf tribune d’Omar Sy et des habituels soutiens des décoloniaux et des islamistes) s’engouffrent dans la brêche, le Premier ministre monte au créneau pour défendre le droit d’une islamiste à porter un signe sexiste dans une enceinte élue sans interroger sur le fait que remettre ainsi directement en cause l’égalité entre homme et femme pose problème, alors que c’est une des bases de notre organisation politique. Quant à notre président, tout à son « mais en même temps », il oscille de discours guerriers virulents. en refus d’agir pathétiques qui sont en train de terminer de décrédibiliser une parole déjà très faible. Il faut dire que l’on peut avoir le sentiment que notre élite politique est presque soulagée que cette opération de communication ait fait oublier ce qui est pourtant la véritable actualité : l’attentat islamiste de la préfecture de police de Paris.
Et les provocations du coup de continuer à s’enchaîner : hier avait lieu un rassemblement de femmes voilées Place de la République dont l’image emblématique est cette femme voilée tenant une pancarte disant : « Française musulmane et voilée, si je vous dérange, je vous invite à quitté MON PAYS (sic) » et une manifestation contre le « racisme d’état ». Il semble de plus en plus manifeste que les islamistes cherchent à provoquer un incident grave pour poursuivre leur mainmise sur les musulmans. Du Conseil régional de Bourgogne-Franche Comté en passant par cette manifestation sur un lieu emblématique de nos luttes politiques et sociales, les attentats islamistes sont maintenant suivis de provocations militantes. C’était déjà le cas à Nice, avec la femme en niqab sur la promenade des Anglais ou les burqinis sur les plages. Tout cela n’est pas un hasard, mais une stratégie.
Que les islamistes le fassent, après tout c’est là le sens de leur démarche politique et ils ne s’en cachent pas. Mais que les musulmans se taisent et que l’Etat baisse les yeux de façon systématique devient de plus en plus difficile à gérer et contribue à la montée des tensions.
L’idéologie des islamistes (qu’ils soient frères musulmans ou salafistes) a tué plus de 260 personnes sur notre sol. L’attentat au coeur des services de police de Paris a montré que personne, nulle part n’était plus protégé. Voilà notre nouvel environnement social, la réalité dans laquelle nous devons vivre et élever nos enfants. Alors quand les islamistes et leurs militantes viennent exhiber un signe sexiste et intolérant au pied de la statue de la République, quand ils viennent sciemment investir la statue symbole du réveil citoyen de l’après-Charlie, on mesure leur sentiment de puissance, leur volonté d’humiliation et notre abandon par ceux qui devraient nous protéger comme par ceux dont c’est normalement le métier que de décrypter ce type de faits.
De provocations en provocations, tout en faisant mine de s’en inquiéter, les islamistes font monter la dynamique de guerre civile et participent sciemment à la montée du RN. Ce n’est pas irresponsable mais logique de leur point de vue. Leur but est d’islamiser les musulmans, pas les autres Français. Ils n’ont pas de vision de la Nation, ne veulent pas d’un peuple uni autour de valeurs partagées, de citoyens égaux au-delà des différences de sexe, couleur de peau, religion. Non, ce qu’ils veulent c’est gagner la guerre des communautés, être celle qui domine et impose sa loi. Et pour cela ils ont besoin d’effrayer les musulmans, d’abord en inspirant eux-mêmes de l’effroi mais aussi en cultivant la peur d’une réaction violente de la société qu’ils attaquent. Cette réaction potentielle est symbolisée par le vote RN.
Cette destruction de notre modèle social fondé sur le partage d’un monde commun est un préalable. La charia ne cherche pas l’égalité et le rassemblement des citoyens, le diptyque domination/dhimmisation (fait de payer un tribut et d’accepter un statut d’inférieur pour avoir le droit de vivre et de conserver quelques traditions) lui suffit. Et c’est cette violence communautariste qui est en train de piétiner ce que nous sommes et nous détruit en tant que société constituée.
Les islamistes ensauvagent le monde et proposent ensuite la seule protection qui se met alors à exister réellement : celle de la communauté ethnique et religieuse. Voilà pourquoi le régalien, les outils de protection d’un peuple constitué sont ciblés. Attaquer la police, montrer l’incurie d’un gouvernement par les actes, pour justifier le besoin d’une protection autre et en arriver à l’existence de milices. C’est pourtant une tactique éculée de la déstabilisation politique et les signaux de moins en moins faibles auxquels nous assistons nous parlent de cela.
Ainsi, pendant que les jihadistes sèment la mort, les islamistes s’attaquent aux fondements de notre idéal républicain et sapent nos liens démocratiques et universalistes. Et notre gouvernement continue de détourner les yeux. Nous savons qu’il sait ce qu’il a en face. Mais il ne combat rien et, ce faisant, laisse faire et légitime en creux des actions qui exaspèrent la grande majorité des citoyens. Il participe lui aussi de la montée du RN. Il en est même par cette attitude le principal artisan.
Une montée qui arrange autant islamistes que gouvernement. Côté islamiste, agiter le RN permet d’attaquer les laïques et les républicains, de leur mettre une cible dans le dos en les diabolisant. Cela permet aussi de mettre la pression sur l’ensemble des musulmans (en mode : « rejoignez les fascistes de l’islam politique car eux seuls peuvent combattre l’extrême-droite raciste ») et enfin, de l’autre côté, au nom de la guerre civile qui monte, le gouvernement justifie son inaction par la peur de mettre le feu aux poudres.
Cela peut se comprendre. Ce gouvernement et les députés qui le soutiennent ont l’air de penser que la jonction entre islamistes et musulmans est réalisée. Eux ne font plus de distinction et alors que l’uniforme islamiste de la femme du Conseil régional de Bourgogne sautait aux yeux, ils ont préféré accréditer le discours faux sur la «maman musulmane ». C’est ce type d’amalgame, fait par nos propres représentants, qui menace nos compatriotes de confession musulmane. Au moins autant que leurs propres difficultés à prendre des distances claires avec les islamistes.
Du coup la pusillanimité du gouvernement a sa cohérence. Il craint la guerre civile plus qu’il ne le dit et ne voit pas ce qu’il pourrait faire. Dans ces conditions, nier et refouler le problème est le seul moyen pour rester en place et gagner du temps. Regarder la situation en face l’amènerait à mettre en place des actions qui le dépassent encore. Ce sont avant tout des techniciens et pas des politiques. Pour eux accéder au pouvoir c’est accéder à la jouissance, pas à la responsabilité. Ce sont de supers-chefs de service, pas des meneurs d’hommes. Leur position dominante vient de la maitrise du soft power administratif. Face à d’authentiques fascistes théocratiques portant le masque de la foi, ils ne savent pas réagir car il leur faudrait arrêter d’appliquer des process et des routines pour entrer dans le dur et accepter l’affrontement. Sauf qu’aujourd’hui encore, lutter contre les islamistes, leur couper les financements, les déchoir de leur nationalité, fermer les mosquées radicalisées, fermer leurs lieux de formation, s’attaquer à l’UOIF, être ferme sur notre refus de ce signe sexiste qu’est le voile au nom de nos valeurs… est encore possible. Certes au prix de fortes tensions mais pas forcément d’une explosion sociale généralisée. Nous ne sommes pas condamnés à danser sur un volcan en attendant d’être engloutis par la lave, nous ne sommes pas désarmés, nos représentants ont juste oublié que nous portons en nous un humanisme et un universalisme qui nous ont permis de nous doter de sociétés prospères, solidaires et désirables. Le modèle social des islamistes lui existe. Il est réalisé en Arabie Saoudite, au Qatar, au sein de l’Etat islamique, il donne ses fruits en Turquie… Il génère des sociétés violentes, misogynes et racistes, agressives et inégalitaires, des sociétés qui ne sont pas désirables et dont le niveau de protection et de solidarité est faible. Nous avons des choses à dire au monde et elles sont bien plus belles que les horribles réalisations des islamistes. Mais pour cela il va falloir se réveiller.
Pendant que nos élites dansent sur le volcan, la lave lèche déjà la piste. Le statu quo dont rêve notre gouvernement est impossible. La réalité internationale nous rattrape. L’offensive d’Erdogan en Syrie a libéré nombre de jihadistes. D’ores et déjà en route. Le Turc va devoir en plus se débarrasser des bourreaux de l’Etat islamique et des fanatiques d’Al Qaïda qu’il a embauché pour massacrer les Kurdes. Étant Frère musulman lui-même (le père spirituel de l’organisation, Al Qaradawi, dit d’Erdogan qu’il est le nouveau maître du califat), envoyer une partie de ces assassins chez nous pour déstabiliser l’Europe, est une excellente solution. Cette déstabilisation à visée de conquête étant dans les fantasmes de la confrérie, elle lui permet de résoudre une difficulté en servant les objectifs de sa cause. Pourquoi s’en priver face à une Europe faible, engluée dans le déni et les bons sentiments…
Nous entendons tous venir l’orage, déjà les éclairs nous ont frappés. Et pendant ce temps, notre président joue à « je combats l’hydre islamiste en m’amputant les bras et en cousant mes paupières ». C’est plus que déraisonnable, cela devient criminel.
(crédit photo : Raymond Roig/AFP)