« Les libertés publiques qui constituent notre socle républicain ne sont pas à vendre à la découpe. »

L’UDMF outil du repli communautaire

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Avec son score de 0,13% aux Européennes, la liste de l’Union des Démocrates Musulmans de France (UDMF) fait un score si ridicule, que l’on pourrait se contenter d’en sourire. Un peu moins quand on se penche sur ses résultats au sein de certains quartiers et dans certaines villes.
Avec 7,43 % des suffrages exprimés à Garges-Lès-Gonesse, 6,77 % à Mantes-la-Jolie,  6,68 % à Montereau-Fault-Yonne, 6,37 % à la Courneuve, 6,36 % à Chanteloup-les-Vignes, 5,89 % à Gennevilliers,  5,38 % à Villetaneuse, 4,87 % à Vaulx-en-Velin, les identitaires musulmans ont su atteindre leur cible. De quoi commencer à rêver d’accords de liste aux Municipales en ayant pour fonction d’apporter le vote communautaire dans l’escarcelle du parti allié. Un clientélisme très ordinaire dans les Banlieues qui promeut en général des leaders communautaires dont les idées sont difficilement compatibles avec la République.
C’est d’ailleurs grâce à l’UDI, que l’UDMF a un élu à Bobigny. Lequel est chargé de travailler sur un musée de la décolonisation, un projet essentiel pour l’UDMF d’après son dirigeant Najib Azergui « Les jeunes étudient beaucoup la Shoah à l’école et c’est très bien. Mais, pour éviter le repli communautaire, il faut aussi apprendre cette histoire coloniale. Surtout en ce moment… ». Une déclaration ambiguë qui vise surtout à mettre sur le même plan décolonisation et Shoah tant le sentiment d’avoir perdu au jeu de la concurrence victimaire est fort chez les militants de l’Islam politique. Une déclaration à mettre aussi en perspective avec les ravages que fait l’idéologie décoloniale dans les banlieues. L’identité de victime qu’elle vient y délivrer est surtout un appel à la haine de la France et des « blancs » et une légitimation de la violence.
Voilà ce qu’écrivait d’ailleurs l’UDMF sur son blog dans un article intitulé, « Antisémitisme, islamophobie : quant l’Histoire se répète » (les fautes sont d’origine) : « Depuis le 11 septembre 2001, la situation en France, rappel beaucoup celle de la période d’occupation nazie. Les caricatures danoise de Mahomet, assimilant les musulmans au terrorisme, publiées par un journal d’extrême-droite le 30 septembre 2005, sont reprises en boucle par une large majorité de médias français au nom de la liberté d’expression. »
Bien sûr, l’UDMF avance masquée, juste ce qu’il faut pour que ses alliés puissent garder les yeux grands fermés et empocher les voix sans trop de problèmes de conscience. Pourtant les obsessions habituelles apparaissent vite et si par souci de respectabilité, le radicalisme a été placé sous le tapis, il ne faut pas gratter beaucoup pour écailler le vernis.
En témoigne le début du communiqué publié suite au résultat des Européennes : « Aujourd’hui, vous avez été plusieurs milliers à vous être déplacés pour exprimer, par votre vote, une colère grandissante notamment quant à la stigmatisation dont font l’objet les Musulmans partout en Europe. »
On est là au coeur de ce qui devient une caractéristique de l’Islam politique en Europe : faire accréditer l’idée qu’il existerait une persécution de tous les musulmans (semblable à celle des juifs lors de la deuxième guerre mondiale). Voilà pourquoi il devient obsessionnel pour tous les organismes qui se disputent le soin d’entretenir la clôture communautaire de faire reconnaître « l’islamophobie ». Le but est autant de réintroduire le délit de blasphème que de pouvoir se dire victime de crimes contre l’humanité. La réalité ici n’a plus d’importance, le seul combat qui compte est celui de la représentation.
Christian de Boissieu, journaliste à La Croix, reproduit dans son blog i-politique les textes que l’UDMF a éliminé de son blog pour endormir toute vigilance. Ainsi quand le parti se réclame d’inspiration laïque, voilà sa vision de la laïcité telle qu’elle existe aujourd’hui en France : « La laïcité à la Française est donc clairement devenue un barrage contre l’islam. Un modèle d’intolérance absolue et parfaitement incohérent. »
Voilà ce qu’écrivait aussi à ses debuts le parti dans son programme: « …un État qui interdit à une élèves voilée d’avoir accès à la connaissance, à une femme en Niquab de circuler librement, à une nounou portant le voilée de garder des enfants n’est pas digne de s’appeler un État démocratique et encore moins laïc. »
Depuis le discours a été édulcoré, mais le fond est toujours là : « « …un État dit démocratique et laïc, interdisant à une élève voilée d’avoir accès à la connaissance, à une nounou portant le voile de garder des enfants, est en total contradiction avec ses valeurs présumées. »
Il faut dire que la défense du Niqab signe en général son intégriste, il était donc indispensable de le masquer.
Ainsi, pour lissé qu’ait été le discours officiel écrit à destination de ceux qui ne sont pas la cible du message et qu’il faut surtout convaincre de toute absence de nocivité, il reste suffisamment de petits cailloux blancs pour se rendre compte que ce type de parti veut fédérer sur une base religieuse des individus dont les principes et idéaux sont incompatibles avec la République, tout en faisant en sorte que ce constat soit impossible à faire. Sinon à accepter l’accusation de racisme qui y est liée, ce qui est disqualifiant dans le combat démocratique et rend la parole inaudible. La victimisation ici n’a plus rien à voir avec le réel, c’est une arme interdisant toute critique, assimilée ici à une persécution raciale et religieuse. Le pire c’est que cela fonctionne.
Quand on veut donc savoir qui est vraiment l’UDMF aujourd’hui, il faut revenir à la source, à l’époque où son dirigeant n’avait pas acquis la maîtrise du double discours qui permet d’enfumer les naïfs tout en ne laissant aucun doute aux ciblés qui ont les références religieuses et culturelles pour savoir d’où parlent leurs candidats.
C’est le rôle que joue le combo antisionisme (qui devient le moyen d’être antisémite en toute bonne conscience), défense du port du voile et délire de persécution. Peu de doutes à avoir, on est sur les principaux thèmes de l’Islam politique dans sa volonté de s’assurer la représentation de l’ensemble des musulmans. Que plusieurs chapelles et plusieurs ego se disputent cet électorat ne rend que plus identiques leurs méthodes de reconquête communautaire. Or force est de constater que l’on peut traduire ce combo par : haine de l’autre, refus d’égalité entre les humains et justification de la violence en transformant le refus de s’adapter à une société et à ses valeurs, en persécution.
On est là au coeur de ce qui déchire notre société et qui provoque la montée du RN : le refus d’accepter le socle commun de la Nation pour la remplacer par des valeurs islamiques qui n’ont donné de l’autre côté de la Méditerranée, que des états autoritaires, des populations infantilisées et sans perspectives et des pays qui malgré leurs richesses intrinsèques ne savent pas assurer la prospérité à leurs peuples. Une triste réalité que dénoncent et combattent les vrais démocrates arabo-musulmans dans leurs pays.