« Il nous faut plus que jamais faire le choix de l’humanisme. »

Procès Mila, 100 000 insultes, 13 accusés et une tentative d’évacuer la dimension islamiste de l’affaire

Tribunes

Plus de 100 000 messages violents, appelant à la haine, au viol et au meurtre ont été déversés sur une jeune fille de 16 ans qui n’avait commis aucune faute, sauf celle d’utiliser sa liberté d’expression vis à vis de l’islam.

Deux ans après ce sont 13 accusés qui sont présents à la première audience. Et assez vite le doute s’installe quant au choix de la justice de ne présenter que ces accusés-là.

Y aurait-il volonté d’écarter tout ce qui pourrait laisser entendre que les islamistes étaient bel et bien à la manœuvre dans cette histoire ? Si oui la démonstration est ratée car si les accusés apparaissent comme très divers voire anodins et à priori loin du milieu islamiste, en revanche leur ligne de défense lors de cette première audience est unique, quel que soit leur profil. Or leur choix de défense et les motivations qu’ils donnent à leurs actes montrent et démontrent  l’influence des représentations et de la vision du monde des islamistes et le rétablissement du blasphème par ensemencement des esprits.

100 000 messages de harcèlement et seulement 13 prévenus : Une justice au rabais ? 

Examinons donc cette première journée d’audience puisque la suite du procès est renvoyée au 21 juin.

Sur 100 000 messages à caractère violent, seuls 13 auteurs ont été identifiés ? Si oui, alors la France est une invitation à la cyber criminalité. Visiblement l’Etat comme la justice n’ont ni les moyens ni le personnel qualifié pour identifier des cyber harceleurs. Ils sont aussi d’une immense naiveté. Ils ne savent pas remonter un filon jusqu’à sa source ? Les journalistes quant à eux ne paraissent pas s’interroger sur le fait que pour que 100 000 personnes attaquent une inconnue c’est en général que des relais communautaires ont été activés. Non. Ils répandent plutôt l’idée que les profils des accusés mettent à mal la thèse de l’influence islamiste.

Pourtant quand on arrive à ce niveau-là de messages de haine et quand ceux-ci mettent systématiquement en avant le blasphème et l’offense aux musulmans, c’est que votre nom a été donné à des sites de militants et que ceux-ci ont relayé l’information et ont appelé à venir sur la page de la personne harcelée. Or de telles vagues ne naissent pas spontanément, elles sont alimentés au départ par des circuits militants. Le viral est souvent un construit.

Alors pourquoi ce panel d’où semblent exclus les profils les plus dangereux ? Faudrait-il dédouaner la propagande islamiste des violences qu’elle induit parce qu’en période de Présidentielle, il faudrait mettre la réalité sous le tapis pour ne pas faire-le-jeu-de-l’extrême-droite ? 

En tout cas l’architecture de ce procès lors de la première journée interroge et met très mal à l’aise.

Pourtant, si l’effet recherché est de cacher la montée de l’influence de l’idéologie islamiste et de dissimuler les violences qu’elle déclenche tout azimut, cela ne fonctionne pas. Pire même, pour qui regarde les faits, on assiste au contraire à la démonstration de l’influence réelle des islamistes sur la jeunesse de notre pays.

Une ligne de défense unique où le blasphème est assimilé au racisme et la critique au déshonneur culturel

En effet, si le panel d’accusés est très divers ; leur ligne de défense, elle, est identique.

Lors du premier jour d’audience, avant que le procès ne soit reporté, cette défense consistait en un amalgame qui rend hommage involontairement à la qualité de la propagande islamiste et montre que leur vision du monde se diffuse au-delà de leur cible musulmane.

Cette propagande assimile le blasphème au racisme et la critique, qu’elle soit virulente ou non d’une religion, à la persécution des croyants.

Du coup, user de sa liberté d’expression devient un acte raciste et offensant, une atteinte à l’honneur collectif et cela mérite le pire des châtiments : viol et meurtre. On est là dans des représentations qui n’appartiennent pas à notre culture ni à notre espace mental. Dans le règne de la tribu le bien et le mal n’existent pas, seul compte ce qui est bon ou mauvais pour le groupe. Mais dans nos civilisations on distingue la peau et la chemise, l’intérêt général de la poursuite des intérêts particuliers et des croyances personnelles.

Ainsi la critique et l’offense à une croyance, une religion, un Dieu, un prophète ou un personnage mythique ou historique relève de la liberté d’expression. En revanche appeler à la haine ou au meurtre à raison de l’appartenance ethnique ou religieuse est condamnable.

En vertu de ce principe, les catholiques, qui pourtant n’étaient guère fan des caricatures de Charlie n’ont jamais eu l’idée d’appeler au meurtre des dessinateurs pour venger leur honneur et aucune de leurs ouailles n’est passée à l’acte. Or pour Mila, certains leaders islamistes, et même le CFCM ont jeté de l’huile sur le feu. La destruction de la vie d’une gamine de 16 ans n’était rien à côté de leur volonté d’imposer le retour de la condamnation du blasphème à l’égard de leur religion sur notre sol.

C’est cette logique, qui place le religieux au-dessus des lois de la cité, qui est une véritable inversion de nos valeurs, de nos principes et de notre lien social. Or cette inversion et l’amalgame entre blasphème et racisme font partie des éléments de langage des islamistes et des racialistes. Leurs éléments de langage sont surreprésentés dans les lieux où se tissent les représentations comme l’université, les médias, le monde politique associatif et syndical alors qu’ils émanent d’un courant de pensée totalitaire et obscurantiste.

Des traces de l’influence islamiste chez la jeunesse française

Ils ciblent les lieux de pouvoir et la jeunesse. Et cela marche. Certains jeunes adoptent une vision du monde très loin de notre civilité et cela se ressent dans les rapports hommes/femmes, dans la volonté d’imposer l’interdiction du blasphème, dans un racialisme qui se traduit en haine du blanc et un decolonialisme qui se traduit en haine de la France et de ses principes… Quant aux lieux de pouvoir, l’influence de l’islamo-gauchisme empêche de tenir un discours clair, de nommer et de désigner l’ennemi donc de le combattre efficacement.

Le résultat: aujourd’hui en France, une des personnes les plus menacées et les plus protégées est une jeune femme qui a 18 ans et dont le « crime » aux yeux d’arriérés est d’avoir insulté leur religion. Et ceux qui la menacent ne viennent pas d’Afghanistan. La plupart ont grandi en France mais vivent dans un univers de rancoeur et de haine qu’ils n’ont pas construit tout seul. Alors ce procès va-t’il ouvrir les yeux de ceux qui nous représentent où est-il là pour noyer le poison islamiste dans la dénonciation des réseaux sociaux.