« Faire vivre le commun, donner corps aux valeurs universelles, c’est notre rôle à tous. »

Quand des proches de Marine Le Pen copinaient avec des islamistes

Tribunes

Deux proches de Marine Le Pen, Axel Loustau et Frédéric Chatillon ont été en lien avec l’islamiste Abdelhakim Sefraoui, l’homme qui a excité la haine religieuse contre Samuel Paty. On les voit en compagnie de Dieudonné en 2009, dans une vidéo du fameux comité Cheikh Yassine (celui qui vient d’être dissous), dénonçant le « génocide » palestinien.
Les liens entre islamisme et gauchisme et ceux entre islamisme et extrême-droite se nouent autour des mêmes thèmes : un antisémitisme exacerbé, déjà à l’origine de l’alliance entre les nazis et les frères musulmans. c’est dire si l’antisémitisme reste encore et toujours un marqueur du fascisme et de la violence politique. Ce qui était vrai en 40, l’est toujours aujourd’hui.
La vidéo date de 2009 mais dans l’article du JDD, le politologue Jean-Yves Camus rappelle que sous la direction de Chatillon, dans les années 90, le GUD, mouvement étudiant d’extrême-droite « s’est mis à soutenir la cause palestinienne radicale qui a pour objectif d’éliminer l’état d’Israël. » A cette époque explique l’article, le GUD était un des meilleurs soutiens des islamistes du Hamas. L’antisémitisme structurel d’une partie du Rassemblement national explique ces liens.
Aujourd’hui, Marine Le Pen souhaiterait être créditée d’une capacité de résistance à l’offensive islamiste qui exacerbe les tensions, radicalise les populations et tue les nôtres jusque dans les églises et à côté des écoles. Face à cette réalité, que choisit alors de faire Marine le Pen ? A t’elle le courage de faire le nécessaire au détriment du copinage ? La réponse est non. Comme Emmanuel Macron maintenant à leur poste Cadène et Bianco alors qu’ils ont failli et trahi leur mission, Marine Le Pen fait de même avec ses lieutenants, elle va même jusqu’à soutenir leur présence à cette manifestation.
Or à l’instar de ce qu’évoque le poème, « la rose et le réséda », si face à l’épreuve commune, ici la guerre et la collaboration, des personnes de philosophie et de pensée politique très différentes peuvent s’unir, tout n’est pas possible pour autant et rares sont malgré tout les personnes d’extrême-droite qui surent faire les bons choix. Des conservateurs chrétiens, des royalistes surent distinguer le bien du mal et ne sombrèrent pas dans la collaboration. Ce ne fût pas le cas de la plupart des ligueurs (et des communistes jusqu’en 1941). Parmi les factions et les factieux qui défilèrent le 6 février 34, nombre d’entre eux se retrouvèrent dans les rangs de la collaboration quelques années après. Mais un homme, lui, sut toujours qu’elle était la limite à ne pas franchir. Le colonel de la Rocque, chef des Croix de feu, était un vrai patriote, il fut donc un résistant, là où les patriotes autoproclamés ne déclaraient aimer la France que pour se doter d’une autorisation d’insulter la République. Or le chef des Croix de feu n’était ni antirépublicain, ni antisémite, il se retrouva naturellement dans les rangs de la Résistance.
Je sais que dans le combat commun, on peut être surpris des alliances qui se nouent, mais il y a des personnes dont il est vain d’espérer qu’elles puissent représenter une solution. Le parti de Marine Le Pen veut faire croire qu’il n’est plus celui de Jean-Marie Le Pen, il représenterait une droite réactionnaire et non antisémite et fascisante. Au vu de ses liens troubles avec certains éléments islamistes, il semblerait que cette évolution ait échappé à certains et que même sa présidente n’ait pas tiré les leçons de ce nouveau positionnement en rompant symboliquement avec des personnes qui représentent un autre choix d’alliance. A moins que ce ne soit son « et en même temps » à elle…