La scène se passe 6 jours après l’assassinat de Samuel Paty.
130 jeunes ont été selectionnés par la Fédération des centres sociaux et socioculturels de France.
Ils travaillent depuis 4 jours sur les religions quand la ministre Sarah El Haïri vient à leur rencontre.
Et là c’est un choc de réalité : alors que ces jeunes sont censés être encadrés par une association connue, avoir réfléchi avec des adultes, c’est la vulgate indigéniste à base de France raciste et des positions religieuses très radicales, proches du discours islamiste, qui fusent. Le tout couronné par un refus de chanter la Marseillaise, on ne peut plus symbolique et signifiant.
Précisons déjà que les jeunes réunis par ces organismes ne représentent pas l’ensemble de la jeunesse française, mais celle des quartiers les plus difficiles. Il y a un biais dès le départ. Ce n’est donc pas la jeunesse de France qui revendique le voile pour les femmes et refuse de chanter la Marseillaise, mais bien celle des quartiers.
J’ai été élue et j’ai travaillé en collectivités locales. Déjà dans les années 2000, la dérive des Maisons de quartier a commencé. Là elle est achevée. Sous l’égide de la fédération des centres sociaux, les jeunes ont déroulé face à la ministre une feuille de route islamogauchiste et antisemite : les journalistes sont pro-Israel (le mal), ils veulent rétablir le délit de blasphème, autoriser le port du voile, interdire aux journalistes de parler de l’islam… La ministre aura droit aussi à l’élue EELV qui dit que l’interdiction du voile à l’école est islamophobe.
Or là quelque chose a changé. La ministre n’a pas laissé passer et a refusé le « Pas de vague ».
Elle a diligenté une enquête. Elle a bien fait. Espérons qu’elle aille jusqu’au bout car l’idéologie de ces associations, grosses consommatrices de subventions publiques, mérite d’être interrogée tant l’entrisme a été loin et tant elles sont en partie responsables de la dérive de cette jeunesse. Elles ont légitimé des discours violents et radicaux en mettant en avant les discriminations mais jamais les efforts et l’argent investis. Ils ont souvent été les agents du ressentiment et de l’aigreur et certains animateurs qui y travaillaient avaient des pratiques religieuses très ostentatoires. En revanche la maîtrise des fondamentaux de notre contrat social, le discours sur les devoirs qui précèdent les droits ou même une vision de la laïcité, qui ne soit pas transformée en société protectrice des religions, il n’y en avait guère.
Ce qui vient de se passer avec la ministre montre qu’aujourd’hui nous confions toute une partie de notre population à des personnes qui poursuivent des buts et se basent sur des principes et idéaux qui ne sont pas ceux de notre société. Voire qui en sapent les fondements au nom d’un objectif de réislamisation. Lequel est en train de réussir : l’imprégnation de la vulgate islamo-gauchiste dans les prises de position de cette jeunesse acculturée en témoigne. L’argent de nos impôts sert ainsi à financer le refus de l’intégration et de notre sociabilité. Cela ne peut durer.
Un tel évènement justifierait que cette fédération ne touche plus aucun subside de l’Etat. Si pendant quelques mois, avant de trouver un opérateur, ou que l’Etat ne reprenne l’activité, les centres sociaux fermaient, ce ne serait pas un drame. En tout cas cela serait moins pire que laisser la situation perdurer et de faire de services subventionnés par l’Etat, la pépinière de revendications séparatistes.
Cela fait des années et des années que la fédération des centres sociaux gèrent cette population et ce à quoi on assiste est non un processus d’intégration en route mais une volonté de manifester son mépris de la République. C’est inacceptable et dangereux.
Maintenant que ces dérives sont de notoriété publique, suggérons à la ministre de veiller au grain en ce qui concerne le Service civique. Là aussi il serait bon d’être attentif aux operateurs et aux missions. Le retour du voile a failli se faire aussi par ce biais.
En attendant merci à Sarah El Haïri. Voilà une femme digne de ses fonctions et qui assume ses responsabilités.
Photo Enrique Prazian