Notre président a donc décidé de changer de premier ministre pour lancer un acte 2 du quinquennat alors qu’il a perdu la confiance des Français et que nous cumulons crise sanitaire, crise économique, crise sociale, crise financière et crise identitaire.
Dans la mesure où avant même sa mise sur orbite le malheureux nouveau premier ministre a été torpillé par les annonces sur les retraites, cette nomination n’est pas un espoir pour la France mais juste le énième coup de communication du Président. Nous avons d’ailleurs eu droit à ses énièmes demandes de pardon, mais depuis qu’il est ministre, il n’arrête pas de s’excuser. Cela a commencé avec les ouvrières traitées d’analphabètes et ne s’est jamais arrêté. Cet homme passe son temps à s’excuser car il croit que les excuses sont un droit à réitérer ad nauseam les mêmes erreurs. Une attitude de petit garçon qui n’apprend pas…
Que nous dit cette nomination d’un inconnu ? D’abord que la seule priorité qui vaille pour le président est qu’on ne lui fasse pas d’ombre. En choisissant un inconnu, fusse-t-il par ailleurs quelqu’un dont la réputation est bonne, il s’assure d’éliminer toute forme de concurrence. Ce faisant il s’isole encore un peu plus et continue de concentrer la colère sur lui. Surtout cela témoigne de sa faiblesse : il n’avait guère de choix et le moindre politique d’envergure n’aurait fait qu’une bouchée de l’adulescent couronné.
Deuxième information, il n’a toujours pas compris que ce qui manquait à ce pays était de vrais hommes d’Etat et de pouvoir. Le choix d’un technocrate montre encore que notre président ne mesure pas à quel point notre pays est en train de se défaire. C’est la Nation qui est en train de s’effondrer. Notre problème est existentiel et là où le tandem devrait être politique, nous nous retrouvons avec deux technocrates.
Le grand gagnant de ce mercato sans souffle ni attente reste le nouveau nommé. Il a en la personne d’Emmanuel Macron, un excellent fusible qui concentre la colère et pour peu qu’il ait de la tenue et un peu de charisme, il gagnera en notoriété et en perspectives d’avenir. Pour la France rien ne devrait changer. Si le premier ministre comprend quel enjeu civilisationnel nous affrontons, il trouvera le président sur sa route qui détruira toute clarté à coup de « mais en même temps », s’il est aussi mauvais que le président ou simplement loyal et sans imagination, le pays continuera à régresser. Dans les deux cas, ce remaniement est pour la France un non-évènement.
photo Ludovic marin afp