« Faire vivre le commun, donner corps aux valeurs universelles, c’est notre rôle à tous. »

Vous souvenez-vous d’Alban Gervaise ? 

Tribunes
Vous souvenez-vous d’Alban Gervaise ? 
Si cela ne vous dit rien et que vous n’êtes pas journaliste, ne culpabilisez pas, c’est normal. Sa mort dramatique a été occultée. Il ne fallait pas déranger la campagne législative et la fausse sécurité que l’on essaie de vendre aux Français en leur faisant croire que le terrorisme de proximité a disparu.
Hélas, il n’en est rien. A Marseille, ce médecin de 41 ans a été égorgé devant ses deux enfants de 3 et 7 ans qu’il venait chercher à l’école.
Mais pardon, déjà dans ce bref exposé des faits je commets un impair : dans la novlangue médiatique on ne dit plus « égorgé », c’est trop connoté, on dit que des « coups de couteau lui ont été portés à la gorge », sinon cela fait trop penser à un crime d’islamiste. Or dans le microcosme parisien, si vous laissez penser cela, cela signifie que vous montrez du doigt la communauté musulmane et donc que vous êtes probablement raciste. Utiliser le terme « égorgé » commence déjà à faire de vous un personnage peu fréquentable. Pour éviter les amalgames il est donc très important de censurer le réel et de ne surtout pas s’en tenir aux faits. Et pour donner des gages il est de bon ton d’expliquer aussi que l’on censure pour de bonnes raisons : la communauté musulmane se sent persécutée et il serait dangereux pour la cohésion nationale de continuer à parler des égorgements de proximité qui n’ont jamais cessé.
Alors que le vote communautaire des musulmans est massif et que tous les politiques envient cette manne qui voit 70% de cette communauté voter en masse pour Jean-Luc Mélenchon sur la base d’un discours victimaire et anti-police, personne ne veut regarder certains faits en face. D’abord parce que cela gêne le racolage communautaire sur fond de discours mettant en cause les Français pour peu qu’ils aient la peau blanche en les accusant de racisme systémique. Ensuite parce que personne ne sait comment inverser la vapeur qui voit l’influence des représentations islamistes et gauchistes en mode decolonial gagner de plus en plus de terrains dans les banlieues. Celles-ci sont devenues le haut lieu de la reislamisation par les salafistes et les frères musulmans des Français de confession musulmane. Les votes massifs que cela génère effraient et attisent la convoitise de politiques qui ne comprennent pas que cette influence pourrait être combattue à condition qu’ils arrêtent de lécher les bottes de leaders communautaires pour porter haut nos idéaux civilisationnels. Faute d’en être capable, ils choisissent le déni du réel. C’est ainsi que la mort d’Alban Gervaise est reléguée au rang de fairs-divers.
Pourtant les faits mettent très mal à l’aise quand on sait que le motif terroriste n’a pas été retenu. L’égorgeur se nomme Mohammed. Âge de 24 ans, il aurait crié « Allah Akbar » en se jetant sur sa victime. Ce petit dealer aurait confié aux policiers avoir agi « au nom d’Allah » et tenait des propos confus après avoir commis son meurtre.
Un énième « déséquilibré » peut-être ? Pourtant l’homme n’a pas été hospitalisé en psychiatrie. Il n’est donc pour la justice ni fou ni terroriste. Or ce qui fait dire à la justice qu’il n’est pas terroriste est que la perquisition de son logement n’aurait pas révélé d’éléments suffisamment probants. Egorger un homme au nom d’Allah est donc selon la justice une attitude qui ne parle pas de la propagande islamiste qui infecte de plus en plus de cerveaux et a provoqué plus de 250 morts dans notre pays.
Bien sûr nul hommage n’a été rendu à ce jeune médecin. Le président de la République n’a pas reçu sa famille à l’Elysée. Pourtant sa mort parle d’une véritable menace, celle d’un séparatisme identitaire qui detruit la notion de dignité humaine et d’égalité des hommes.
Pour un homme sous influence islamiste, un non musulman ou un musulman éclairé ne sont pas vraiment des hommes. Les éliminer c’est faire plaisir à Dieu et retirer du monde un oppresseur ou un traître. On appelle cela le jihadisme d’atmosphère. L’histoire de l’assassin y fait réellement penser.
Ce que ne semble pas vouloir reconnaître ni le pouvoir ni trop de médias, c’est que ce jihadisme d’atmosphère ne concerne pas les théologiens ou les penseurs de l’islamisme. Il cible les frustrés et les voyous, le petit dealer et le squatteur de halls d’entrées. Il pousse au passage à l’acte les esprits faibles, tout ce qui fait la piétaille du terrorisme. On entend en effet souvent des analystes expliquer que certains voyous ne sauraient être des islamistes car ils ne sont pas assidus à la mosquée, qu’ils fument du shit ou ne connaissent pas grand chose au Coran. Ils oublient probablement que la plupart des croyants ne connaissent pas grand chose de leur propre religion, mais surtout ils ne connaissent pas la construction mentale qui fait des petits voyous, des proies d’excellence pour les islamistes. Ceux-ci souvent sont tellement déstructurés qu’ils ne peuvent se soumettre à la discipline de la Charia. Ils ont déjà du mal à se lever le matin même quand ils décrochent un boulot… Du coup il existe une voie accélérée pour gagner son paradis et même l’offrir à ceux que l’on aime : le meurtre qui plaît à Dieu. Celui des kouffars, des croyants d’une autre religion ou des musulmans qui refusent l’intégrisme et l’islam politique.
Ces représentations peuvent sembler délirantes et archaïques, mais elles sont le fond d’écran mental de bien des terroristes. Les écoutes des échanges en prison entre la mère et le frère de Mohamed Merah offrent un exemple édifiant de la force de ces représentations et de la mentalité des personnes sous emprise islamiste.
Le déni entraînant la censure, ce sont les victimes qui deviennent alors dérangeantes, autant les effacer du tableau. Cela ne change rien à la menace, mais cela permet au gouvernement de continuer à la minimiser et donc de l’ignorer.
Aujourd’hui a lieu l’inhumation d’Alban Gervaise et je voulais lui rendre hommage, lui dire que tout le monde ne cautionnait pas le déni dont sa mort est entourée, qu’il méritait l’hommage de la Nation et que nul n’avait le droit de lui voler sa vie. Je pense à ses enfants et à sa femme. Je pense aussi à ce gouvernement et à certains élus dont le déni nous expose en tant que peuple mais leur permet d’occuper indûment des places et des postes qu’ils détournent à leur seul profit.
Sans doute ne pouvait-on pas prévoir ce qui allait arriver à ce jeune médecin, de là à occulter sa mort parce qu’elle dérange le clientélisme électoral et le racolage communautariste, il y avait un pas. Il a été franchi.