« Nous ne sommes pas condamnés à manger des briques parce que nos dirigeants vont dans le mur »

Pourquoi je boycotte la marche des femmes

Tribunes

Serait-il pensable d’organiser une marche contre la pédophilie avec comme photo de ralliement celle de Marc Dutroux ? D’organiser une marche contre l’antisémitisme en mettant à sa tête Jean-Marie Le Pen, Alain Soral et Dieudonné ? De marcher contre le racisme en s’appuyant sur des organisations néo-nazis ? Poser la question, c’est déjà y répondre, non ? 

Pas pour les néos-féministes, ici ou de l’autre côté de l’Atlantique. Celles-ci n’hésitent pas à organiser des marches contre les violences faites aux femmes (et contre le sexisme de Trump) avec à la tête de leur organisation deux femmes qui n’hésitent pas à tenir, à relayer, à valoriser des propos racistes, sexistes, antisémites et homophobes : Linda Sarsour et Tamika Mallory.

Ces deux co-présidentes de la Marche des femmes (qui en compte 4) sont toutes deux proches du leader suprémaciste noir, Louis Farrakhan, dirigeant de Nation of Islam. Un prédicateur extrémiste, très religieux et antisémite qui n’a que haine à la bouche et ne dédaigne pas de verser dans l’appel au meurtre. Celles-ci n’ont jamais pris de distance avec les propos de leur leader, le relaient et en tiennent d’équivalents. Ainsi Linda Sarsour a parlé d’arracher le vagin d’Ayaan Hirsi Ali. Il faut dire que la jeune femme d’origine somalienne a commis le pire crime qu’il soit : rejeter l’Islam. Eh bien de telles paroles ne troublent pas les féministes. Parler d’arracher le vagin d’une femme est donc une expression tout à fait acceptable quand on est à la tête d’une Marche contre les violences faites aux femmes. Chercher l’erreur. Ajoutons également pour compléter le portrait que Linda Sarsour, proche du Hamas, promeut volontiers la charia et explique souvent qu’il ne « faut pas trop humaniser les israéliens ». Cela, c’est quand elle se tient, sinon elle diffuse et admire les positions de Nation of Islam dont le délire antisémite est patent.

Rien ne chiffonne les féministes non plus quand les deux égéries imposent comme image emblématique d’un mouvement luttant contre les violences faites aux femmes, ce symbole d’oppression qu’est le hidjab. Il faut reconnaitre qu’amener des européennes ou des américaines à défiler en portant un symbole qui rappelle que la femme se réduit à un objet sexuel et marque le refus de la faire l’égale des hommes, démontre l’habileté des islamistes à peine déguisées que sont Linda Sarsour et Tamika Mallory. Mais cela parle aussi de l’abyssale bêtise de celles qui se laissent manipuler.

Tamika Mallory est elle aussi proche de Louis Farrakhan, les deux ont le délire antisémite tellement prononcée que même la Marche des femmes américaine a fini par protester timidement.
Un communiqué de presse embarrassé a déclaré que l’antisémitisme et l’homophobie étaient « indéfendables » et intolérables, mais pas au point de remettre en cause les positions pourtant claires de sa co-présidente Tamika Mallory pour son soutien public à Louis Farrakhan. Un peu comme si tout en déclarant que la haine des juifs et des homosexuels étaient inacceptable, une organisation choisissait quand-même comme référent un antisémite notoire. Et bien c’est exactement ce qui se passe.

La suite est facile à deviner. Déjà en 2017 des propos invraisemblables ont été tenus lors des Marches américaines (voir l’extrait ci-dessous), mais surtout cette histoire illustre bien la stratégie de noyautage des frères musulmans pour faire taire ceux qui n’ont aucun intérêt à ce que l’Islam politique gagne en influence et en pouvoir, car ils sont les premières cibles : juifs, femmes, homosexuels. La première chose à faire et de les désarmer et de les bâillonner. Pour cela il faut s’emparer du levier associatif. Une fois que les têtes du mouvement sont infiltrées, on repousse petit à petit les limites. Dans le cas américain, maintenant les association féministes ne voient plus aucun problème à se placer sous l’égérie d’une femme qui dit vouloir « arracher le vagin » d’une autre. Chez nous ce sont les associations LGBT qui rejoignent les Indigènes de la République, lesquels considèrent l’homosexualité comme contre nature et une atteinte à la virilité (voir le livre d’Houria Bouteldja « les Blancs, les Juifs et nous ») et parlent d’impérialisme gay ; le tout en se rapprochant des frères musulmans pour qui le jet du toit des immeubles est un des rares projet d’avenir qui leur semble compatible avec ce type de sexualité. Le but du jeu : empêcher la constitution de lignes de résistance, détruire ces casemates de conscience qui empêchent la conquête idéologique d’un territoire. Une femme opprimée qui ne pourra plus trouver de collectif pour la défendre est une femme qui non seulement n’aura que le choix de la soumission mais le transmettra car ce sera une condition de survie pour ses filles.

Avec la Marche des femmes, l’islam politique a frappé un grand coup. Et pendant que les femmes marchent en protestant contre les violences, elles le font sous la houlette de mouvements qui veulent définitivement les museler. Ou les réduire à l’état de victimes, qu’il faut protéger. Et qui mieux que des hommes virils et barbus pour s’en charger à terme ? Derrière ces marches contre les violences qui ne parlent jamais de la question de l’égalité, il y a une réduction de la femmes à un être faible, victime et incapable de se défendre. N’oublions jamais qu’une des stratégies pour imposer le voile dans les Banlieues étaient la protection des filles contre le viol et les agressions, bref contre les violences faites aux femmes…

Enfin la stratégie de culpabilisation de ce mouvement est insupportable. Je refuse l’injonction « Nous toutes ». Outre que je n’ai rien à voir avec une Linda Sarsour ou une Tamika Mallory, je peux certes dépasser des différences pour l’intérêt d’un projet commun, mais je ne massacrerai pas mes valeurs humanistes pour servir une manipulation assez sordide. Et à la fin, posséder un vagin n’est pas un facteur de lien si essentiel. Je me sens bien plus en phase avec un Kamel Daoud qu’avec une Linda Sarsour, car partager les mêmes principes et idéaux vaut bien mieux qu’une ressemblance seulement biologique.

Voilà pourquoi je ne marcherai pas aujourd’hui et voilà pourquoi je ne soutiens pas cette mascarade, d’autant plus détestable qu’elle abîme une cause réelle. Mais je sais que ce n’est pas sous l’égide des islamistes et des suprémacistes que l’on fera évoluer la cause des femmes.

EXTRAIT :
« D’autres ont été très choqués par l’invitation faite par la Marche des Femmes à CAIR. CAIR est une organisation très controversée et qui a été placée sur la listes des organisations terroristes par les Emirats Arabes Unis. CAIR défend l’islam politique et n’hésite pas à recourir à des campagnes de diffamation contre ceux qui questionneraient leurs méthodes. Zahra Billoo, directrice exécutive de CAIR San Francisco a pris la parole lors de la Marche des Femmes sur Washington, dans la capitale du pays. Elle a expliqué sans la moindre honte que les Noirs assassinés par la Police, les homosexuels harcelés ou les enquêtes du FBI sur les « musulmans » relevaient du même processus.

Zahra Billoo n’était pas la seul oratrice problématique. Linda Sarsour, directrice de l’Association arabe américaine de New York (AAANY) était également présente. Membre des organisatrices de la Marche des femmes, Linda Sarsour estime que des enfants musulmans sont « exécutés » aux Etats-Unis et la CIA est derrière un terroriste islamiste: « Underwear bomber était le #CIA tout le long. Pourquoi le savais-je déjà ?  »