« Exigeons de nos élus qu’ils fassent preuve de courage, qu’ils expriment et incarnent l’esprit de notre pays et de ses lois. »

MERCI

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Merci d’avoir été là, chacun à votre manière. Merci d’avoir entendu et d’avoir répondu présent, merci de m’avoir redonné envie de me battre en me prouvant que ce que je faisais avait du sens aussi pour vous.
Merci à Jérémie d’avoir lancé cette cagnotte et à Cécile d’avoir créé un groupe de soutien. Ils l’ont fait sans me connaître personnellement et Jérémie a pu expérimenter en direct que parfois les intentions les plus louables peuvent aussi déclencher la méfiance. Il faut dire qu’avec l’affaire du détournement des cagnottes des Gilets Jaunes, l’inquiétude n’était pas forcément illégitime. En l’occurrence elle était malgré tout mal placée. La sincérité de Jérémie était totale et grâce à lui, et à vous, j’ai arrêté de me ronger les sangs en pensant que non seulement j’avais exposé et destabilisé ma famille, mais qu’en plus, avec l’annonce du procès intenté par Rokhaya Diallo, je devenais une charge. Vous n’imaginez pas à quel point cette question me minait, à quel point cela me fragilisait. Aujourd’hui, ce qui était ma faiblesse est devenue ma force : en soutenant la démarche de Jérémie et en faisant grimper si vite cette cagnotte, c’est votre engagement à mes côtés que vous avez démontré. Je suis attaquée, mais je ne suis pas seule, et c’est cela qui compte.

Cela compte d’autant plus que l’acharnement continue, c’est maintenant Lallab, association vitrine de l’islamisme qui m’attaque pour un article paru en août 2017.

Ce que l’on appelle le jihad judiciaire n’est pas un vain mot, c’est une arme de destruction massive de la démocratie par le pervertissement du débat public et l’hystérisation d’une forme d’honneur qui amène individus et collectifs à ne plus supporter la critique, ni le débat.

Que Rokhaya Diallo ou Lallab n’apprécient pas mes écrits est logique, ils n’ont rien pour leur plaire, qu’ils partent en procès est idiot. Que ne répondent-ils pas en publiant leurs articles ? C’est ainsi que fonctionne le débat en démocratie. On le voit bien, ces jérémiades ne témoignent pas d’une vraie douleur elles sont un prétexte pour attaquer violemment en se faisant passer pour victime. A ce petit jeu, on encombre les tribunaux et on crée les conditions de la censure et de l’autocensure. Car même gagné, un procès est couteux et la Justice répugne à sanctionner ce jeu en infligeant des amendes pour procédure abusive. C’est donc à la fin, celui qui a le sponsor le plus généreux qui gagne à ce triste jeu. Et ce ne seront pas les démocrates à terme si personne ne se réveille.

Ce harcèlement ne coûte rien à des gens qui bénéficient d’une manne venue d’ailleurs, mais il ruine et affaiblit les lanceurs d’alerte. Le processus est toujours le même : utiliser la puissance financière pour museler les consciences et imposer le silence sur ses petites affaires. Et la réalité est que ce type de procédé prend de l’ampleur : Caroline Fourest, Pascal Bruckner, Alain Finkielkraut, Mohamed Louizi, Mohamed Zitouni, Georges Bensoussan et j’en oublie ont été attaqués ainsi. Ils ont gagné leurs procès, mais tous sont conscients de l’impact que cela a eu sur leur vie et Mohamed Louizi a failli craquer au 6ème procès.

Le jeu ne s’arrêtera pas, parce qu’il est trop facile : prétexter l’injure publique ou la diffamation, c’est obtenir la mise en examen. Elle est automatique. Dans ces cas précis, pas de tri au moment de la plainte, le procès a forcément lieu. Du coup 85 % des affaires font pschitt, mais qu’importe. Il était compté sur l’existence du discernement chez les justiciables pour ne pas encombrer les prétoires d’égos contrariés. Cela marche en général, sauf quand l’instrumentalisation de la Justice devient une arme contre la démocratie et la liberté d’expression.

En fait depuis Charlie, et même avant, c’est une bataille identique qui se joue. En guise d’extension du domaine de la lutte, on a l’extension du domaine du blasphème via le canal « quiétiste » et associatif et la menace de mort via le canal jihadiste.

Vous me direz que si Lallab est proche des frères musulmans, Mme Diallo est plutôt décoloniale qu’islamiste. C’est vrai, mais les deux idéologies marchent main dans la main, l’idéologie décoloniale racialise le débat et falsifie l’histoire pour mieux semer la haine, mais une fois ses cibles placées dans une impasse (quand on se construit dans la haine du pays où on vit et de ses habitants, on a du mal à y trouver sa place), il faut bien trouver un débouché. Ce débouché c’est souvent l’Islam politique. C’est ainsi que dans les banlieues, les deux idéologies marchent main dans la main pour le plus grand malheur de la jeunesse. Le nombre de meetings, tribunes, manifestations organisés ensemble en témoigne

Alors on dit parfois qu’être attaqué est une forme de reconnaissance. De celle-là je me passerai bien, mais en tout cas cela signale que l’on gêne, que la parole que l’on porte dérange et peut-être éveille et réveille. Alors puisque vous m’avez prouvé que vous étiez derrière moi, en mots comme en actes, je ne peux être qu’avec vous. Et si mon utilité passe par ma parole, alors je la reprends avec joie et n’oublierai jamais que, dans tous les sens du terme, c’est vous qui me l’avez rendue.

Je vais clore ce texte comme je l’ai commencé en vous disant encore une fois : MERCI !